Alors qu’une nouvelle phase de la campagne nationale « Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur » est en cours de lancement avec la participation de l’OPPBTP, l’Organisme revient sur le bilan de son action lors de la phase 2014-2018, action largement menée en partenariat avec la Cnam.

Partenaires de la campagne « Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur », la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie) et l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics) ont conjugué les moyens de leurs deux réseaux pour accompagner individuellement les entreprises les plus concernées par le risque de chutes de hauteur : couverture, charpente, construction métallique et gros œuvre. Dans ce cadre, il a été décidé d’agir auprès des entreprises ayant un effectif de vingt à 49 salariés. Ainsi, environ 3 500 entreprises ont été sélectionnées, accompagnées pour moitié soit par l’OPPBTP soit par les Carsat (Caisse d’assurance retraite et de santé au travail) et la Cram (Caisse régionale d’assurance maladie).

Deux actions spécifiques de l’OPPBTP

Deux actions complémentaires ont été menées par l’OPPBTP afin de sensibiliser les petites entreprises et les CHSCT des entreprises de plus de 50 salariés :

– l’OPPBTP a mobilisé tous les partenaires de la branche du BTP pour organiser 1 145 réunions d’information qui ont rassemblé près de 13 000 entreprises. Ces petites entreprises ont également bénéficié d’accompagnements individuels quand elles le souhaitaient, mais aussi d’aides financières pour investir dans du matériel et des équipements favorisant la prévention des chutes de hauteur (plus des deux tiers des entreprises ayant profité de subventions proposées par l’OPPBTP sont des entreprises de moins de vingt salariés) ;

– l’organisme a également assuré une présence dans plus de 70 % des CHSCT des entreprises de plus de 50 salariés et engagé des actions de sensibilisation, de conseil et de formation.

Quatre ans, 130 conseillers…

Durant quatre ans, les 130 conseillers et ingénieurs en prévention des agences régionales de l’organisme se sont mobilisés pour travailler avec les entreprises volontaires en leur proposant un état des lieux personnalisé. Pour cela, une rencontre a été organisée en premier lieu avec chaque entreprise afin de mesurer l’intégration de la prévention des risques de chutes de hauteur par l’encadrement et par les opérateurs sur les chantiers (évaluation de l’organisation des interventions, des modes opératoires, du choix des matériels et équipements, de l’adéquation des formations des personnels).

En se déplaçant sur les chantiers et dans les bureaux, les conseillers en prévention ont pu réaliser une analyse globale des pratiques de bureaux de l’entreprise et de la réalité du terrain, sur le chantier. Ces analyses ont permis à l’OPPBTP d’identifier le niveau de maturité en prévention des entreprises et de leur proposer par la suite des actions adaptées aux situations observées sur le terrain.

Des résultats encourageants et une nouvelle dynamique amorcée par les entreprises

Au final, 1 150 entreprises ont réalisé 5 400 actions de prévention (mise à jour du Document unique, formation, achat et vérification d’équipement, mise en place de modes opératoires…), soit 72 % des sociétés contactées. L’OPPBTP a formé 5 805 salariés dans 976 entreprises, tant sur des sujets techniques, en particulier pour les compagnons, que sur des thématiques managériales pour l’encadrement. Un collaborateur a été nommé et formé à la mission de chargé de prévention dans 371 entreprises.

Parmi les actions proposées, les taux de réalisations les plus importants ont porté sur :

– la procédure d’accueil (42 %),

– la désignation d’un chargé de prévention (41 %) ;

– l’amélioration de la gestion du matériel (40 %) ;

– la réalisation des fiches préparation de chantier (39 %) ;

– la mise en place d’une organisation structurée (37 %) ;

– la rédaction de modes opératoires (33 %).

Un deuxième diagnostic

Au terme de l’accompagnement des entreprises, un deuxième diagnostic a été réalisé auprès des entreprises engagées afin d’évaluer précisément l’amélioration de leurs pratiques. L’analyse des évaluations réalisées permet de constater une évolution encourageante de plus de 16 % de la note entre le diagnostic de départ et le diagnostic final.

Les diagnostics effectués avec les chefs d’entreprise et sur les chantiers ont fait ressortir deux priorités d’actions liées aux équipements et permettant d’intégrer la prévention au quotidien. Pour progresser, les entreprises doivent encore travailler à mettre à disposition des protections collectives en adéquation avec les spécificités du chantier par achat ou par location et procéder aux contrôles périodiques.

Continuer…

Fort de ces résultats du premier bilan encourageant de la campagne terrain, l’OPPBTP souhaite poursuivre cette démarche. Une nouvelle opération aura pour objectif de faire progresser les entreprises concernées au plus haut niveau de culture prévention, en activant la complémentarité du conseil, de l’accompagnement et de la formation. Les équipes de l’OPPBTP vont continuer à accompagner ces entreprises de dix à 49 salariés, tout en mettant l’accent sur les métiers de la charpente et de la couverture, particulièrement concernés par ce risque.

La Cnam va également engager une nouvelle étape de la campagne, coordonnée et complémentaire aux actions de l’OPPBTP. Son objectif prioritaire concernera les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, pour améliorer la prise en compte des principes généraux de prévention dès la phase de conception des projets de construction.

© OPPBTP / CNAM