Pour cette sixième édition du Baromètre Qualitel 2022, l’association Qualitel s’est plus spécifiquement intéressée au parcours de recherche et de sélection du logement, avant, pendant et après : quels critères étaient indispensables au départ, quels compromis ont finalement été concédés, quelles [mauvaises] surprises ont été rencontrées à l’arrivée…

Au tout début de leur parcours de recherche, les futurs acquéreurs envisageaient plutôt :

  • une maison, pour 58 % des répondants, vs 38 % préférant un appartement ;
  • en zone urbaine, pour 61 %, vs 30 % préférant la campagne ;
  • dans l’ancien, pour 48 %, vs 26 % préférant acheter dans le neuf.

Mais au-delà de cet idéal, certains critères indispensables n’auraient selon eux pu faire l’objet d’aucun compromis, à commencer par le prix et la présence d’un espace extérieur, cités par 59 % des personnes interrogées, suivis par le type de logement, maison ou appartement, cité par 56 %.

En revanche, pour une maison comme pour un appartement, la superficie n’est citée comme critère indispensable que par 35 % des répondants. Et en appartement, le nombre de pièces prime même sur l’espace.

L’adaptabilité du logement aux personnes âgées ou à mobilité réduite n’est citée quant à elle comme critère indispensable que par 12 % des répondants (18 % des 60 ans et +). Pourtant, 59 % des acquéreurs sondés déclarent avoir « acheté [leur] logement pour y rester toute [leur] vie ».

Une fois le logement idéal défini…

Le parcours de recherche se fait souvent sous pression, les acquéreurs devant faire face à une concurrence forte. La prise de décision peut s’avérer stressante, en particulier pour les jeunes de moins de 35 ans, souvent primo-accédants.

La prise de décision est également très rapide :

  • 84 % des acquéreurs ont visité une à deux fois le bien avant de faire une offre ;
  • pourtant, 25 % auraient voulu pouvoir le visiter à nouveau avant de prendre leur décision ;
  • 89 % des acquéreurs ont fait leur offre en moins d’une semaine.

Qui plus est, les visites ne sont pas forcément suffisamment poussées. Par exemple, de nombreux critères, dont dépend la qualité de vie dans le logement, n’ont pas été systématiquement regardés : date de construction, niveau de sécurité, classe du DPE, ventilation… Toutefois, les acquéreurs ont été particulièrement attentifs à certains critères, à commencer par les vitrages et l’état général des fenêtres, cités par 88 % des répondants, la superficie des pièces (87 %), leur organisation et agencement, l’état des murs (présence de fissures ou de moisissures), le type de chauffage (individuel ou collectif), tous cités par 86 % des répondants.

A l’heure des choix : des compromis

Enfin, à l’heure des choix, 78 % des acquéreurs ont dû faire des compromis. Et dans ce cas, même les critères les plus indispensables ou importants au début de la recherche peuvent être concernés. En tête :

  • le prix, pour 18 % des acquéreurs, avec un prix d’achat de 12 % en moyenne plus élevé que le budget initial envisagé ;
  • la superficie de certaines pièces, pour 17 % des acquéreurs, avec une perte sur la superficie globale de 16 % en moyenne du nombre de mètres carrés envisagés au départ.

Et de mauvaises surprises…

Plus des deux tiers des propriétaires déclarent avoir eu au moins une mauvaise surprise une fois installés : 68 % se disent ainsi gênés par des aspects qu’ils n’avaient pas remarqués lors des visites. En Top 5 :

  • le froid l’hiver, pour 17 % ;
  • le bruit des voisins, pour 16 % ;
  • la chaleur l’été, pour 13 % ;
  • le bruit de la rue, pour 12 % ;
  • les charges, les dépenses, pour 11 %.

Des travaux imprévus

Si la majorité des propriétaires avait bien identifié des travaux indispensables avant l’achat (56 %), plus de la moitié (52 %) en ont aussi découvert après l’achat. Globalement, 66 % des répondants ont réalisé des travaux d’embellissement (peintures, revêtements, etc.), 45 %, la réfection complète d’une ou de plusieurs pièces, 34 %, la réfection ou le remplacement d’un équipement, etc.

Ces successions de surprises ne sont pas sans conséquence :

  • la qualité perçue : alors que le Qualiscore – un indice qui permet de noter la qualité perçue du logement – est de 6,8/10 au global, pour toutes les personnes ayant acheté leur logement il y a moins de cinq ans, il n’est que de 6 pour celles ayant eu trois mauvaises surprises ou plus ;
  • le temps resté dans le logement : 44 % des propriétaires souhaitent en changer, dont 28 % à court ou moyen terme. Un chiffre qui monte à 61 % pour ceux qui ont eu de nombreuses mauvaises surprises.

Et pourtant, certaines de ces mauvaises surprises auraient pu être évitées avec davantage d’attention lors des visites. Ainsi :

  • 45 % des propriétaires qui ont eu de mauvaises surprises sur les charges n’avaient pas été attentifs à la classe du DPE ;
  • 32 % des propriétaires qui ont eu de mauvaises surprises sur l’isolation acoustique n’avaient pas été attentifs aux nuisances sonores.

Enfin, si c’était à refaire, pour un futur achat, près de la moitié des propriétaires (47 %) aimeraient être accompagnés par un professionnel du bâtiment lors des visites pour évaluer l’état du bien. Une tendance qui se vérifie encore plus pour les propriétaires ayant eu plusieurs mauvaises surprises et pour ceux ayant dû réaliser des travaux imprévus (55 %).