Pour accueillir tous les métiers nécessaires à la remise en valeur de ce joyau de l’architecture française, Layher a dû répondre à trois défis majeurs.

Premier défi : concevoir une structure d’échafaudage enveloppant l’ensemble de l’ouvrage en prenant en compte son architecture particulière puisque celle-ci s’élève depuis plusieurs niveaux : celui de la cour d’honneur, à l’entrée du château, celui de la cour intérieure de l’aile du Midi, et celui des jardins, à l’arrière. L’implantation des échafaudages a donc nécessité des réglages de niveaux très minutieux afin d’obtenir un parfait raccordement de l’ensemble au niveau haut. Débutée en octobre 2017, cette installation s’est achevée en janvier dernier, pour atteindre un poids total de structure de 400 tonnes.

Deuxième défi : permettre aux artisans de travailler sans entrave sans s’appuyer sur les rampants de toiture afin de protéger l’édifice classé et de facilité d’intervention des compagnons. En effet, la restauration du monument nécessite de mettre complètement à nu sa charpente en déposant toutes ses ardoises et ses ornements en plomb. Or, sa voûte intérieure compte des peintures signées de peintres prestigieux qui ne doivent courir aucun risque durant la réfection de la toiture. Le choix de Layher s’est porté sur une conception singulière : une structure s’appuyant sur la coursive haute de la chapelle, de part et d’autre de la toiture, puis créant une poutre reconstituée au-dessus de la toiture. Sur cette poutre reconstituée, l’échafaudage a été suspendu pour permettre l’approche sur les rampants de toiture sans aucun appui. En outre, sur toute la longueur de l’édifice, une plateforme centrale et un système de pont roulant avec un palan d’une tonne ont été aménagés pour déplacer, puis gruter les groupes sculptés en plomb qui seront restaurés en atelier.

Troisième défi : le grutage de la toiture parapluie géante de 1 400 m² et d’une portée de 25 m qui coiffe l’ouvrage. Son emprise au sol et son installation devaient éviter de surcharger le réseau souterrain des canalisations irrigant les fontaines du parc. Layher a privilégié la préfabrication au pied de la chapelle royale. Quatorze fermes en aluminium ont ainsi été préparées sur place, puis hissées, trois par trois, à l’aide d’une grue à tour mobile se caractérisant par une flèche de plus de 60 m de long, particulièrement adaptée à la situation de chapelle royale, enclavée sur toute sa longueur entre deux bâtiments.

La première tranche de travaux concerne, pour une durée d’environ trois ans, la couverture, les parements, la statuaire et les vitraux de la partie supérieure de la chapelle, au-dessus du grand entablement qui couronne ses deux premiers niveaux. Des travaux complémentaires sont ensuite programmés pour les parties basses afin de retrouver toute l’harmonie de ce chef-d’œuvre.