Pour ses 25 ans, la Fondation du patrimoine a réalisé une étude d’impact socio-économique des projets qu’elle soutient. Confiée au cabinet Pluricité, cette étude démontre l’importance des impacts positifs des projets de rénovation patrimoniale qui font du patrimoine un véritable investissement d’avenir.

En premier lieu, la Fondation du patrimoine, au travers de ses moyens d’intervention, notamment le mécénat et la collecte de dons, crée de l’engagement citoyen et une dynamique participative qui stimulent la mobilisation des financeurs publics et privés.

En second lieu, les dépenses injectées dans l’économie locale pour les travaux (553 millions d’euros de travaux en 2019 pour 55 millions d’euros d’aides accordées par la Fondation du patrimoine) contribuent à générer des retombées économiques immédiates et durables selon un effet multiplicateur (soit 1,2 milliard d’euros d’activité économique générée). Ainsi, 1 € apporté par la Fondation en faveur d’un projet de restauration du patrimoine permet de générer 21 € de retombées économiques (les retombées économiques comprennent les retombées directes, indirectes ou induites engendrées pendant la période de travaux et plus durablement avec l’exploitation des sites).

Enfin, cette activité économique permet de soutenir la création ou le maintien de 15 834 emplois équivalents temps plein.

Cinq projets lauréats

Pour la deuxième année consécutive, la Fondation du patrimoine récompense, au titre de son Fonds impact, cinq projets lauréats choisis pour leur impact socio-économique ou environnemental, leur qualité et leur exemplarité.

Il s’agit :

  • du manoir Saint-Hippolyte du Bout des Prés dans le Calvados, dont la restauration permettra le maintien des activités sur le territoire de la coopérative agricole valorisant la vache normande qui y est implantée, ainsi que l’hébergement de son siège social (300 000 €). Travaux à réaliser: le manoir, inutilisé actuellement, sera réhabilité avec l’aval de la direction régionale des affaires culturelles : travaux extérieurs de façades et de toiture et aménagement intérieur. Cet aménagement sera respectueux de l’identité du manoir : maintien des matériaux, de l’escalier central en pierre, restauration des parquets massifs d’origine et restitution des fenêtres à meneaux. Il s’agira aussi d’améliorer l’entretien des espaces bocagers autour du manoir (démarrage estimé des travaux : dernier trimestre 2021 – fin estimée des travaux : 2023) ;

  • le château de Ginestous à Toulouse en Haute-Garonne, où l’association Emmaüs pourra héberger plus de 35 personnes en difficulté qui se réinscriront dans la vie sociale par leurs activités sur le site (300 000 €). Travaux à réaliser : l’ensemble de la toiture est à refaire ainsi que les évacuations et réseaux d’eaux. Les façades doivent être reprises et les fenêtres et volets changés selon l’aspect initial. À l’intérieur, le défi consiste à respecter la structure et l’organisation générale du château avec de grandes hauteurs sous plafond ou des ouvertures hors norme pour y aménager les logements. La restauration de la noria attenante au château (machine hydraulique à godets) sera confiée ultérieurement à un chantier de formation-insertion porté par l’association Concordia (démarrage des travaux : juillet 2021 – fin estimée des travaux : juillet 2022) ;

  • le futur rucher de l’ancien sémaphore de l’île de Groix dans le Morbihan, qui permettra de préserver l’espèce des abeilles noires en voie d’extinction (130 000 €). Travaux à réaliser: l’ancien sémaphore, inutilisé depuis de nombreuses années, est aujourd’hui vétuste. Les travaux envisagés permettront de restaurer le bâtiment d’origine et d’y aménager le Conservatoire et le rucher pédagogique : restauration de la charpente en bois pour accueillir une nouvelle couverture en ardoises, reprise des maçonneries, restauration des menuiseries en bois et travaux d’aménagement intérieur (démarrage des travaux : fin 2021 – fin estimée des travaux : 2022) ;

  • l’église de Lamazière-Basse en Corrèze, qui pourra être réouverte au public après plus de six ans de fermeture (170 000 €). Travaux à réaliser: l’église doit bénéficier de toute urgence de travaux de consolidation de la charpente, de restauration de la couverture, de gestion des eaux pluviales et de sécurisation des parcours et maçonneries. La sécurisation et restauration globale de l’extérieur de l’édifice seront ainsi assurées (démarrage des travaux : fin 2021 – fin estimée des travaux : premier semestre 2023) ;

  • la salle du Jeu de Paume à Chinon en Indre-et-Loire, site rare datant de la Renaissance. Sa réhabilitation permettra d’organiser des tournois nationaux et internationaux de ce sport français à redécouvrir, ainsi que des manifestations culturelles (400 000 €). Travaux à réaliser: il s’agit d’achever la phase d’intervention d’urgence et d’engager la réfection de la charpente et de la toiture, avec auparavant le déblaiement de la salle, la sécurisation d’urgence et la consolidation des murs. Il faudra ensuite de réhabiliter l’édifice par l’installation d’un sol permettant la pratique du sport, et la construction de l’architecture interne d’un Jeu de Paume avec des galeries. L’édification d’un club house est par ailleurs à l’étude, permettant la vie sociale de l’association, ainsi que des vestiaires et un petit espace muséal (démarrage des travaux : août 2020 – fin estimée des travaux : 2022).