Une étude commanditée par l’association Promotoit quantifie l’efficacité de la rénovation énergétique des toits en maisons individuelles. Les gisements de gains énergétiques vont de 24 % à 39 % après isolation performante des combles.

A l’heure où l’Etat et les collectivités souhaitent accélérer la rénovation énergétique de nos habitats, l’association Promotoit, qui regroupe sept entreprises spécialisées dans la fabrication de matériaux de construction pour la toiture, a voulu quantifier les gisements d’économies d’énergie associés à la rénovation des toits de maisons individuelles. Elle a confié cette étude au cabinet TBC Innovations qui a travaillé sur la base d’un échantillon représentatif du parc de maisons construites avant l’an 2000 (soit 75 % des consommations énergétiques du parc). L’étude distingue quatre typologies de maisons : la plus importante concerne les maisons à combles aménagés (33 % du parc), suivie des maisons à combles aménageables et à combles perdus (31 % pour chacune de ces deux typologies) et des maisons à toits plats (5 %).

Maisons à combles aménagés

L’étude montre que l’isolation des toits des maisons à combles aménagés est prioritaire. Elles sont en effet 59 % à présenter une isolation très insuffisante, et 29,5 % sont considérées comme des passoires énergétiques (classes F et G). Isoler les 2,6 millions de maisons à combles aménagés les plus énergivores représenterait un gisement d’économie de 23,4 TWH sur dix ans, soit l’équivalent de la production de quatre réacteurs nucléaires (de 6 TWh) ou la consommation électrique annuelle sur une décennie de trois métropoles comme Lyon, Toulouse et Strasbourg.

Maison à combles aménageables

L’étude montre que près d’une maison à combles aménageables sur quatre dispose d’une isolation très insuffisante et 14,5 % sont classées comme passoires énergétiques. L’aménagement et la rénovation énergétique de leurs combles permettraient des gisements de gains énergétiques de 16,7 KWhep/m²/an, couplés à la création de quinze millions de mètres carrés habitables. Avec la loi Climat et Résilience qui lutte contre l’artificialisation des sols, ces mètres carrés disponibles grâce à l’aménagement des combles sont une ressource à valoriser.

En conclusion, l’étude montre qu’après une isolation performante du toit, plus de 60 % des maisons rénovées, soit plus d’un million de maisons, sortiraient du statut de passoires énergétiques (critères G et F selon le classement DPE). Plus précisément, sortiraient du statut de passoires énergétiques après une isolation performante de la toiture :

– 63 % des maisons à combles aménagés, soit environ 821 000 maisons ;

– 66 % des maisons à combles aménageables, soit environ 244 000 maisons.

Pour André Dot, président de Promotoit : « La rénovation du bâti en général, et l’isolation du toit en particulier, est primordiale pour réduire durablement les consommations d’énergie. Parmi les toitures les plus énergivores se trouvent celles d’environ 30 % des maisons à combles aménagés, aujourd’hui en statut de passoires thermiques. Il est urgent d’encourager leur rénovation énergétique pour lutter contre la précarité de leurs habitants. »