Les informations contradictoires du Gouvernement maintiennent le BTP dans une incertitude grave.

Hier, le ministre de l’Intérieur et, ce matin, la ministre du Travail sur LCI confirment que l’activité dans le BTP peut reprendre ou continuer, qu’il n’y a pas de problème pour appliquer les mesures de sécurité. Conséquence logique : les demandes de chômage partiel sont examinées avec restriction, peu sont accordées. Et c’est un vrai problème.

Les trois fédérations de la filière qui avaient demandé ensemble un arrêt de l’activité du secteur persistent et maintiennent leur position.

Le 18 mars, la Capeb a adressé un communiqué qui a été largement repris aujourd’hui (11 842 vues, pour notre seul site 8H00 après sa publication).

De son côté, la Capeb régionale des Pays de la Loire a préparé une action de communication virtuelle, sur le ton de l’humour, qui disons-le tout net n’est pas un appel à la désobéissance civile. Elle consiste à créer le buzz avec des attestations de NON-déplacement, dont voici quelques exemples de messages :

  • Eric : « Non, Monsieur #castaner, je ne mettrai pas la vie de mes gars et de mes clients en danger pour l’économie du pays. Voici mon attestation de NON-déplacement. #findechantier»
  • Loic : « Monsieur #Lemaire, un #chantierbtp, c’est un lieu de vie et d’échanges, pas seulement une activité économique. Voici mon attestation de NON-déplacement. #findechantier #capeb #plusfortsensemble»
  • Lucie : « Monsieur le @premierministre, en stoppant mon activité, je mets la vie de mon entreprise en danger parce que celle de mes salariés est plus importante encore. #findechantier #capeb #plusfortsensemble»
  • Facebook Capeb 44 – avec attestation de Jean-Marc : « Monsieur le @PrésidentMacron, mon entreprise sera là le jour d’après si moi et mes équipes stoppons les chantiers. Voici mon attestation de NON-déplacement pour valoir ce que de droit. #findechantier #capeb #plusfortsensemble»
  • Facebook Capeb 53 – avec attestation de Yves : « Attestation de NON-déplacement signée : non Messieurs les décideurs, je ne mettrai pas la vie de mes équipes en danger pour sauver la vie de mon entreprise. D’ailleurs, mes fournisseurs ne me fournissent plus et mes clients ne veulent pas qu’on aille chez eux. #findechantier #capeb #plusfortsensemble»
  • Twitter Capeb 44 – avec attestation de Jean-Marc ou Michel : « Monsieur le @PrésidentMacron, mon entreprise sera là le jour d’après si moi et mes équipes stoppons les chantiers. Voici mon attestation de NON-déplacement pour faire valoir ce que de droit. #findechantier #capeb #plusfortsensemble»
  • Twitter Capeb 85 – avec attestation de Lucie : « Monsieur le @premierministre, en stoppant mon activité, je mets la vie de mon entreprise en danger parce que celle de mes salariés est plus importante encore. Voici mon attestation de NON-déplacement #findechantier #capeb #plusfortsensemble»

La Confédération, à la demande de la Capeb des Pays de la Loire, relaie dans son réseau cette initiative.

Dans le droit fil, de ce qui est précisé ci-dessus et des informations que nous avons publié ces derniers jours, la Capeb ajoute :

Non, nous ne sommes pas irresponsables.

Nous avons bien entendu le message du président de la République et du Premier ministre.

Dans la situation actuelle de confinement de la population française, il est encore possible de travailler MAIS en respectant scrupuleusement les consignes sanitaires et les geste barrières, édictées par les autorités sanitaires.

Nous, professionnels du bâtiment, nous avons à cœur de protéger nos salariés et nos clients. Et nous savons que, sauf exception, il n’est pas possible de garantir une bonne application de ces règles sanitaires, sur l’ensemble des chantiers du bâtiment, et notamment les règles de distanciation. L’OPP BTP, l’organisme de prévention du BTP, confirme cette expertise.

Bien évidemment, nous continuerons, sous réserve de l’accord de nos clients, à assurer les chantiers qui peuvent l’être, et en particulier les travaux d’urgence et de dépannages.

Comment l’Etat qui arrête le chantier de Notre-Dame, peut-il nous demander, dans le même temps, de continuer à travailler sur tous nos chantiers ?

Notre attitude est civique et respectueuse des instructions du président de la République.

En tant qu’organisation professionnelle responsable, nous appelons donc chaque chef d’entreprise, averti de la très grande difficulté à respecter les règles sanitaires, à évaluer, chantier par chantier, la possibilité d’intervenir en lui rappelant, ce qui est notre devoir, qu’il engage sa responsabilité à chaque fois lorsqu’il le fera.

Nous demandons donc avec la plus grande fermeté que les chefs d’entreprise, qui jugeront en leur âme et conscience que la poursuite de leurs chantiers n’est pas possible, puissent bénéficier pour leur activité des dispositions mises en place en termes de chômage partiel, sans aucune tracasserie administrative ou demande de justification autre que la pandémie actuelle.

Et ce conformément à l’engagement du président de la République qui a indiqué, à plusieurs reprises, lors de son allocation de lundi soir que l’ensemble des français se devait de respecter scrupuleusement les consignes de confinement « quoi qu’il en coûte ».

Patrick Liébus, président de la Capeb, tient ici à rappeler une nouvelle fois la responsabilité qu’ont les chefs d’entreprise vis-à-vis de leurs salariés et de leurs clients.