Les Assises des Déchets se dérouleront les 2 et 3 octobre 2019 à Nantes alors que le gouvernement veut rendre gratuit le dépôt de déchets pour le BTP.

Tandis que Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, a annoncé vouloir permettre aux professionnels, notamment des artisans, de déposer gratuitement leurs déchets à condition qu’ils soient triés auparavant sachant qu’en contrepartie, la filière du bâtiment devra prendre à sa charge, selon le principe de pollueur-payeur, les coûts de la mise en décharge payés actuellement par les municipalités (un coût estimé par Brune Poirson entre 340 et 420 millions d’euros par an), les Assises des Déchets se dérouleront les 2 et 3 octobre 2019 à Nantes.

Réunissant de 700 à 800 personnes à chaque édition, les Assises des Déchets représentent un moment unique pour tout le secteur. Organisées sous une forme associative originale, elles regroupent les contributions matérielles et les propositions thématiques de pratiquement toutes les parties prenantes du déchet, qu’elles soient publiques, privées ou associatives, nationales ou locales.

Un fil rouge tourné vers l’action

« Déchets et ressources : contraindre ou inciter ? » Le fil rouge de l’édition 2019 des Assises est délibérément placé sous le signe de l’interpellation. « Oui, nous souhaitons avant tout éviter de souligner des évidences. C’est le rôle des Assises de porter le débat là où ça compte, là où les acteurs de la filière rencontrent des difficultés, là où les questions économiques rejoignent les enjeux sociétaux et les nouvelles exigences », affirme Thierry Meunier, Président de l’association Assises nationales des déchets et lui-même représentant d’un acteur industriel. « Les Assises souhaitent rester un espace de réflexion et de débat toujours tourné vers l’action. Ce n’est pas une provocation que de questionner l’alternative obligation/incitation : c’est tout simplement le quotidien de tous les acteurs de terrain que de s’y confronter, pour mettre en œuvre concrètement l’économie circulaire que la société appelle de ses vœux ! »

Du réglementaire jusqu’au terrain

Durant deux journées, les participants aux Assises questionneront notamment l’actualité réglementaire, la Feuille de Route Économie Circulaire, ses déclinaisons en matière de gestion des déchets au travers les plans régionaux, les évolutions attendues pour les filières REP, ou encore les objectifs et prises de position de l’Union Européenne (paquet Économie circulaire…). À partir des réalités de terrain, on y débattra ainsi des perspectives d’évolutions des métiers, des natures de prise en charge des déchets, des leviers économiques…
« À l’image de la thématique de la mer et des déchets, qui avait résonné très fort lors de l’édition 2017, les Assises des Déchets savent pointer les débats sur les urgences qui s’imposent. Sans alarmisme, mais par le constat, l’analyse, le débat, la prise en compte d’informations nouvelles, plus objectives ou plus pertinentes, nous tentons de faire progresser nos métiers afin que les déchets ne soient définitivement plus une problématique », reprend Thierry Meunier.

Des thématiques d’actualité

Lors de 2 débats en plénières ou de 9 ateliers techniques, on y débattra de l’impact du numérique sur l’optimisation de la gestion des déchets, de la contribution des déchets à la production d’énergie, des situations et des leviers économiques qui pourraient être activés, des nouvelles REP, des avancements récents gouvernementaux en ce qui concerne la gestion des déchets du BTP, de collecte et logistique, mais aussi de responsabilité, individuelle ou collective…
« Partager les constats, analyser le sens des évolutions réglementaires et technologiques, questionner les directions des textes, mais aussi la réalité des comportements… C’est la vocation profonde des Assises des Déchets. C’est également faire le lien entre le pourquoi et le comment, jusqu’à des propositions ou des mises en route très opérationnelles », conclut Thierry Meunier.