Née du partenariat de deux spécialistes de l’extrusion et du thermolaquage, l’entreprise va récupérer les déchets d’aluminium et les traiter dans sa fonderie afin de produire des billettes pour le bâtiment.

À la faveur du plan Climat qui vise à lutter contre le changement climatique, le volume de déchets d’aluminium issus de la rénovation énergétique des bâtiments promet de sensiblement augmenter. Et ce notamment, en raison du décret Tertiaire de juillet 2019 qui fixe des obligations de réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m². Les rénovations thermiques massives de façades, cloisons, fenêtres ou de garde-corps qui vont en découler jusqu’en 2050 vont alors constituer de nouveaux gisements pour les recycleurs et fondeurs d’aluminium. Un marché sur lequel va se positionner le Français Coralium avec sa future fonderie et son usine de tri de déchets d’aluminium. Née au printemps dernier, l’entreprise résulte du partenariat entre les entreprises familiales Corre et Liebot. La première est spécialisée dans l’extrusion et le thermolaquage de profilés aluminium. Idem pour la famille Liebot qui, en outre, fabrique des menuiseries principalement en aluminium.

Coralium a pour mission de créer sa fonderie à Sainte-Hermine (Vendée). Elle y produira des billettes (nom donné aux barres de métal coulé) issus de tous types de déchets d’aluminium pur, laqué ou en fin de vie, dans une logique d’économie circulaire. Ce site nécessitera d’investir dans des équipements pour délaquer les produits en fin de vie, les trier et les broyer avant de les fondre, l’objectif étant d’aboutir à un métal identique à une première fusion avec une qualité bâtiment.

Pour répondre à ce défi, Coralium va investir 30 millions d’euros dans la création d’un site qui regroupera une fonderie et un centre de tri. L’usine d’une superficie de 9 000 m² disposera d’une capacité annuelle de 20 000 tonnes de billettes par an. La fonderie répondra aux besoins de ses actionnaires et de l’ensemble des professionnels du bâtiment. Sa mise en service fin 2024 va générer une soixantaine d’emplois.

Certes, il existe déjà en France deux fonderies qui produisent des billettes d’aluminium. Cependant, elles ne le font qu’à partir de métal brut et non laqué. Du coup, les chutes d’aluminium générées dans les usines ainsi que les autres déchets d’aluminium provenant de la déconstruction sont actuellement recyclés à l’étranger d’où ils reviennent rarement. Ce qui entraîne un déficit de matière disponible localement. Un problème auquel répondra Coralium avec sa fonderie bas carbone. Une première en France.

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