Selon les résultats de la huitième édition du Baromètre Arti Santé BTP sur les conditions de travail et la santé des chefs d’entreprise artisanale : l’année 2021 a été marquée par une intensification de l’activité des entreprises artisanales du BTP par rapport à l’année 2020.

Fruit d’une enquête menée sur le plan national par la Capeb, la CNATP et le pôle d’innovation Iris-ST, le Baromètre Arti Santé précise que plus de la moitié des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment ont repris leur rythme d’avant la crise Covid. Pour certains d’entre eux, ce rythme s’est même encore accentué. Ainsi, 23 % des répondants déclarent travailler plus de 60 heures par semaine. A cela s’ajoutent de nouveaux signes de tensions morales, comme la hausse continue du prix de l’énergie et des matériaux qui viennent peser sur les chefs d’entreprise artisanale du bâtiment. Ils se déclarent fatigués, voire très fatigués.

La charge de travail s’explique en partie par la multitude de tâches qu’ils ont à réaliser : réalisation de chantier, gestion du personnel, élaboration des devis, gestion et contact clients, gestion administrative. Elle concerne l’ensemble des dirigeants, quelle que soit leur situation familiale (en couple, seul, avec ou sans enfant), mais elle évolue en fonction de la taille de l’entreprise. Point positif : malgré ce rythme de travail soutenu, les chefs d’entreprise sont plus nombreux à prendre entre trois et six semaines de congés. Toutefois, même pendant leurs congés, les artisans éprouvent des difficultés à déconnecter : 57 % des dirigeants disent consulter leurs mails tous les jours contre 51 % en 2020.

Un point d’alerte sur la fatigue

49 % des répondants se disent être fatigués. Ainsi, 49 % se réveillent en pleine nuit, 38 % se réveillent précocement le matin sans pouvoir se rendormir et 22 % ont du mal à s’endormir. Enfin, 4 % des artisans prennent des médicaments pour dormir, contre 2 % en 2019. Des problèmes de sommeil qui se répercutent sur l’activité de la majorité des répondants (+ 66 %). Or cette fatigue risque de s’accroître avec la hausse de la charge de travail et le contexte géopolitique actuel de la guerre en Ukraine dont les conséquences sur la hausse des prix inquiètent de plus en plus les chefs d’entreprise.

Difficulté psychique

La part des répondants ayant été en difficulté psychique (anxiété, épuisement professionnel, dépression) au cours de l’année est en hausse : 34 % en 2021, contre 32 % en 2020. Parmi les chefs d’entreprise en difficulté, seul un répondant sur deux a évoqué ses difficultés à une tierce personne, soit une baisse de 8 points en comparaison avec 2020. Parmi ceux qui ne se sont pas exprimés, 90 % déclarent préférer garder leurs problèmes pour eux afin de ne pas inquiéter et 47 % ne voient pas l’utilité d’en parler.

Un constat qui confirme la nécessité de poursuivre la sensibilisation des chefs d’entreprise, mais également de leur entourage qui a souvent un rôle central dans ces situations.