Fermée brutalement le 23 juin, officiellement pour cause de fraudes mais aussi faute de budget, MaPrimeRénov’ rouvre depuis le 30 septembre dans une version restreinte. Une “relance” au rabais avec un plafond drastique : pas plus de 13 000 dossiers d’ici la fin de l’année. Autant dire que le nombre de bénéficiaires va s’effondrer.
En 2024, l’Anah a détecté 44 172 dossiers frauduleux, soit 229 millions d’euros évités avant paiement. Officiellement, ce sont ces dérives qui ont justifié la fermeture estivale du guichet. Mais au-delà de la fraude, c’est bien le manque de crédits qui plombe le dispositif. Résultat : ménages et artisans paient l’addition.
Des aides sous conditions strictes
Jusqu’au 1er janvier 2026, les subventions pour une rénovation globale ne concerneront que les ménages modestes ou très modestes, et dans la limite des 13 000 dossiers. Plafond de revenus : 17 173 € annuels pour une personne seule en région (soit 1 431 €/mois) et 25 155 € pour un couple (2 096 €/mois). À Paris, le seuil monte à 35 000 € pour un couple. Mais dans les faits, la cible est réduite : selon l’Insee, seuls 28,5 % des Français gagnant 1 512 € nets par mois sont propriétaires, donc réellement concernés.
Plafonds rabotés et bonus supprimés
Les conditions techniques se durcissent aussi. Seuls les logements classés E, F ou G sont éligibles. Les plafonds de dépenses baissent : de 40 000 à 30 000 € pour un gain de deux classes, de 55 000 à 40 000 € pour trois classes. Le saut de quatre classes disparaît purement et simplement. Même sanction pour le bonus « sortie de passoire thermique », supprimé. Quant aux taux d’aide, ils sont fixés désormais à 45 % pour les revenus intermédiaires et 10 % pour les ménages aisés, quel que soit le gain énergétique.
Un coup dur pour les artisans
À partir du 1er janvier 2026, de nouveaux coups de ciseaux sont prévus : certaines rénovations « par geste » ne seront plus financées, comme l’isolation des murs ou les chaudières biomasse. Déjà en juin, lors des Rencontres des métiers du bâtiment à Clermont-Ferrand, la Capeb avait dénoncé ces changements incessants en manifestant son mécontentement et rappelé que l’activité du secteur accuse les coups de ces changements incessants avec – 4,5 % au 2e trimestre 2025.




















