Une étude de L’Observatoire santé Pro BTP pointe les répercussions du smartphone sur le travail des salariés. Face à ça, certains chefs d’entreprise s’organisent.
C’est une rengaine qui revient souvent chez les artisans : le salarié, scotché à son smartphone, n’avance pas sur le chantier. Loin d’être un cliché ou un cas isolé, l’addiction au smartphone est un phénomène avéré (voir encadré), et les dirigeants d’entreprise ont pris conscience de ses effets négatifs, que ce soit sur le travail, l’organisation ou encore la sécurité. C’est en tout cas ce que révèle la dernière étude de L’Observatoire santé Pro BTP, réalisée en partenariat avec l’Ifop « Les dirigeants et l’usage du smartphone personnel en entreprise ». Même s’il s’agit d’entreprises de plus de 20 salariés, allant de la TPE à l’ETI, elles fournissent des indications précieuses sur les risques du smartphone sur le lieu de travail.
Un smartphone qui nuit au travail
Ainsi, neuf chefs d’entreprise ou DRH sur dix sont préoccupés par les effets du smartphone sur les relations sociales, la sécurité des salariés et la qualité du travail. Des préoccupations légitimes, puisque 44 % des salariés déclarent utiliser leur smartphone à bord des voitures ou encore que 76 % des entreprises interrogées ont déjà observé un effet négatif sur le collectif. Problème, les managers, qui font remonter pour 51 % d’entre eux des difficultés à cause du smartphone, ont, pour un tiers, des difficultés à aborder le sujet avec les salariés.
Encadrer l’usage
Au vu de ces inquiétudes, 53 % des entreprises mettent en place des mesures pour encadrer l’usage du smartphone ou comptent le faire. 83 % de ces mesures concernent une interdiction/limitation totale ou partielle du smartphone, 41 % une interdiction pure et simple pendant le temps de travail. Cependant, les rapporteurs de l’étude rappellent qu’il est essentiel que les salariés s’approprient le sujet, notamment en promouvant les risques de dépendance.
Les chiffres sur l’addiction au smartphone
- 71% de la population adulte ne peut pas se passer de son smartphone
- 72% des 18-40 ans consultent leur portable dès le réveil, 43 % pour les plus de 60 ans
- La majorité des gens interrogés lors de la dernière mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) déclare ne pas réussir à diminuer ou arrêter leurs activités liées aux écrans alors qu’ils souhaitent le faire.




















