Dans un contexte d’instabilité politique, de crise du logement et de recul de l’activité artisanale, 2025 s’annonce comme une année de résilience et d’action pour la Capeb. Lors de la cérémonie des vœux du 9 janvier, son président a souligné l’urgence de soutenir les entreprises artisanales du bâtiment, de repenser la politique du logement et de renforcer la solidarité envers Mayotte. Morceaux choisis.

Lors de la cérémonie des vœux, le président de la Capeb a livré une analyse lucide des défis auxquels le secteur artisanal du bâtiment est confronté alors qu’il connaît une situation d’incertitude majeure. « La dissolution de l’Assemblée nationale a porté un coup d’arrêt brutal à tous les travaux législatifs et réglementaires en cours, nous laissant sans solution face à l’inquiétant recul d’activité que nous connaissons trimestre après trimestre » a déploré le président. Cette paralysie politique amplifie les difficultés des entreprises artisanales, fragilisées par une chute de la construction neuve et un ralentissement du marché de la rénovation, y compris énergétique.

Une mobilisation qui porte ses fruits

Malgré ce contexte, des avancées ont été obtenues grâce à la mobilisation du réseau Capeb. Le maintien quasi-inchangé des aides à l’apprentissage pour les TPE constitue un acquis majeur, apportant stabilité et visibilité aux entreprises artisanales. « Ces avancées majeures, nous les devons à la crédibilité des mesures que nous portons et à la mobilisation de notre réseau », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d’un budget 2025 adapté aux spécificités des TPE et d’un cap clair pour le logement.

Un appel à la refondation de la politique du logement

Le président a plaidé pour une réflexion transversale sur la politique du logement, en appelant à un « Grenelle du logement » réunissant tous les acteurs de la filière. Il a également insisté sur l’importance de reconnaître les entreprises artisanales à la hauteur de leur potentiel pour accompagner les mutations du secteur. « Nous nous battons quotidiennement pour que leur voix compte et qu’elles bénéficient de la considération qu’elles méritent. Elles sont notre avenir, et il n’y a pas de réussite collective possible pour notre pays sans elles », a-t-il affirmé avec force.

Solidarité avec Mayotte

La Capeb a également démontré son engagement dans une autre urgence nationale : la situation à Mayotte. Le président a annoncé une mesure forte : « La Capeb débloquera son fonds de solidarité interne pour venir en aide à ses adhérents mahorais. Nous réfléchissons également à la meilleure manière de participer, dès que cela sera possible, à la phase de reconstruction et envisageons une action de solidarité de grande ampleur que le conseil d’administration évoquera en février. »

Au-delà de l’urgence, la Capeb aspire à bâtir un artisanat indépendant, structuré et durable à Mayotte, en accord avec les valeurs fondamentales de l’organisation. « C’est l’émergence d’un artisanat du bâtiment indépendant, vivant de son travail et maître de son destin auquel nous voulons œuvrer à Mayotte. Le projet de loi de reconstruction de Mayotte doit en être une première étape », a-t-il déclaré, appelant à un effort collectif pour permettre à l’artisanat mahorais de devenir un acteur clé de l’économie locale.

Enfin, le président a rappelé les initiatives phares de la confédération pour l’année à venir, comme le soutien aux jeunes via l’apprentissage et la valorisation des métiers artisanaux. Dans cet esprit, il a conclu en affirmant que 2025 sera une année placée sous le signe de la solidarité, de l’engagement et de l’avenir, avec pour ambition de renforcer encore davantage les entreprises artisanales et leur rôle essentiel dans la société.

Dominique PARRAVANO