Le 9 juillet, le Premier ministre François Bayrou a annoncé une baisse du coefficient d’énergie primaire (CEP) de l’électricité dans le DPE, faisant sortir, de fait, près de 850 000 logements du statut de passoire thermique.

 

Il suffit de faire baisser le coefficient d’énergie primaire (CEP) de l’électricité de 2,3 à 1,9 (voir encadré) pour que 850 000 logements sortent de la catégorie des passoires thermiques (F ou G) et voient leur DPE augmenter. Cette annonce faite par le Premier ministre François Bayrou le 9 juillet 2025, a encore un goût amer pour l’artisanat du bâtiment : alors que le secteur subit déjà un fort repli depuis huit trimestres, la baisse du CEP de l’électricité va mécaniquement faire baisser la pression sur les propriétaires de passoires thermiques et donc, réduire les opportunités de chantiers de rénovation énergétique.

Une baisse du CEP aux effets délétères 

La Capeb dénonce cette décision, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2026. Au-delà de son impact évident sur la rénovation énergétique des logements, la Confédération pointe de nombreux effets délétères pour le secteur du bâtiment : une valorisation automatique des logements chauffés à l’électricité ; un risque d’électrification massive des systèmes de chauffage au détriment des solution raccordée à une boucle d’eau chaude ; ou encore des rénovations à minima, sans prise en compte de la performance réelle des équipements et du bâti.

La Capeb appelle le Gouvernement à réévaluer les impacts de cette mesure et à privilégier une approche plus équitable et plus stable de la performance énergétique des bâtiments de nature à apporter de la clarté et de la confiance aux ménages, à donner de la visibilité aux entreprises et à respecter nos engagements en matière de décarbonation.

 

C’est quoi le coefficient d’énergie primaire (CEP) ?

La production de l’énergie, comme son transport, consomme de l’électricité. Ainsi, il existe une perte d’énergie, qui est calculée grâce au CEP. Ainsi, lorsque le coefficient est de 2,3, on considère qu’il faut 2,3 kWh pour produire 1 kWh d’énergie. En baissant ce coefficient, on considère donc qu’il faut moins d’énergie pour produire 1 kWh.