Lors de l’événement organisé par le CCCA-BTP à Paris le 11 mars 2025, les professionnels de la formation ont fait un point sur l’apprentissage, et ont essayé d’imaginer les mutations qui affecteront le secteur à l’horizon 2030. 

 

Dans la grande salle de conférence du CNIT Forest à La Défense (Paris), Christophe Possémé, président du CCCA-BTP, a tout de suite rappelé l’importance de l’apprentissage lors de l’ouverture de l’événement Les Initiales du BTP le 11 mars 2025 : « On devrait atteindre les 105 000 apprentis dans le BTP en 2024 », soit près de 10% des contrats signés en France en 2024. Les près de 400 acteurs présents ont en tête la réforme du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », qui est d’ailleurs une réussite pour le président de l’association à gouvernance paritaire, puisque le nombre d’apprentis à plus que doublé depuis, passant d’environ 500 000 à plus d’un million. Mais  dans une période d’incertitudes économiques, quelques ombres sont venus rapidement s’ajouter au tableau : « On observe une baisse des niveaux trois entrants, avec -3% de CAP en 2023, et -1,8% en 2024. Cela impose d’être aux avant-postes pour assurer le renouvellement de la main-d’œuvre », a rappelé Christophe Possémé.

Changement climatique et intelligence artificielle

C’est en ce sens que Les Initiales du BTP a essayé de récolter du « jus du cerveau » tout au long de cette journée, en rassemblant plus d’une vingtaine de spécialistes du secteur sur des stands, en organisant une série de cinq conférences et six ateliers, le tout pour imaginer les formations au regard des grands enjeux à l’horizon 2030. Deux thématiques ont rythmé l’ensemble de discussions : l’intelligence artificielle ainsi que le changement climatique. Pour le CCCA-BTP et les organismes de formation présents, ce sont les sujets qui vont être centraux pour les entreprises du bâtiment. « Il faudra par exemple penser à former les entreprises au réchauffement des températures, aller voir comment font les espagnols lorsqu’il fait trop chaud », a par exemple proposé un participant lors d’un atelier. Côté intelligence artificielle, il a fallu évaluer les types d’application pour les entreprises du BTP, et les formations adéquates à mettre en place.

L’apprentissage au centre

Cependant, l’ensemble de ces sujets n’a pas fait oublier l’essentiel : l’apprentissage, « qui devrait être la base de la formation tout au long de la vie » a rappelé Antoine Amiel, du cabinet de conseil Kéa. Lors de cette conférence, intitulée « L’apprentissage, une définition à revoir ? », les intervenants ont rappelé que l’apprentissage est une manière de former qui demande sans cesse à être interrogée afin de la prendre toujours plus efficace. Ainsi, Jacques-Olivier Hénon, directeur des politiques de formation et de l’innovation pédagogique au CCCA-BTP, a rappelé les bases de l’apprentissage, où « l’entreprises est un lieu de formation. Or, ce n’est pas spontané, naturel pour l’entreprise de former. La qualité de la formation passe donc par la collaboration entre ces différents lieux d’apprentissage », comme le CFA, l’entreprise et même la famille parfois. Pour cet expert de la formation, « l’approche réflexive est centrale. Il s’agit de l’outil qui permet de se rendre compte que, lorsqu’on exerce un travail, on monte bien en compétence ». Une référence à la loi du 5 septembre 2018, dans laquelle les compétences ont été remises au centre des cursus, et rapproché les formations initiales des formations continues.

A présent, il s’agira de continuer à travailler sur les fondamentaux de l’apprentissage, qui consiste à équilibrer les cours théoriques avec la pratique, et adapter les formations afin de les axer sur les compétences dont les entreprises ont besoin, mais aussi sur les grands enjeux de la décennies que sont l’écologie et l’intelligence artificielle.