L’étude, menée auprès de diagnostiqueurs membres de la FIDI (Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier) et portant sur 5 000 diagnostics réalisés avant la mise en location dans des logements dont l’installation électrique a plus de 15 ans, montre que 68 % des installations électriques présentent au moins une anomalie. Parmi ces logements, chacun compte en moyenne entre trois et quatre anomalies !

Le défaut de mise à la terre est l’anomalie la plus souvent constatée : quatre logements sur dix (41 %) présentent ce problème qui peut entraîner des risques d’électrocution et d’électrisation. La vétusté des matériels électriques (prises, interrupteurs…) vient ensuite, constatée dans plus d’un logement sur trois (34 %), suivie par des problèmes de protection contre les surintensités (27 % des logements).

L’étude révèle également que l’ancienneté de l’installation électrique n’est connue du propriétaire que dans 10 % des cas, chiffre qui met en évidence la méconnaissance des propriétaires à propos des risques de vétustés dues à l’ancienneté de leur installation électrique.

« Notre parc locatif présente beaucoup trop d’anomalies électriques, faisant courir des risques importants aux Français. On recense chaque année en France 50 000 incendies d’habitation de source électrique, ce qui représente le quart de la totalité des incendies domestiques, insiste Françoise Thiébault, secrétaire générale des Associations familiales laïques de Paris et membre du Gresel. Mais au-delà des dommages matériels, les installations électriques défectueuses ont des conséquences humaines : 3 000 personnes sont victimes chaque année d’une électrisation, dont 40 qui décèdent d’une électrocution ! Grâce à la mise en œuvre de la réglementation, les électrocutions ont été divisées par cinq en quatre décennies, mais le nombre de victimes reste inacceptable : une simple mise en sécurité pourrait éviter ces accidents dramatiques. »


Le diagnostic des installations électriques est obligatoire depuis le 1er juillet 2017 pour la mise en location de logements situés dans un immeuble collectif dont le permis de construire a été délivré avant le 1er janvier 1975 – et pour tous les logements depuis le 1er janvier 2018. Cette réglementation complète celle relative au diagnostic électrique obligatoire pour les logements mis en vente depuis 2009. Elément de sécurité, le diagnostic, ou état de l’installation électrique intérieure, doit être réalisé par un professionnel certifié et a une durée de validité de six ans.

Un diagnostic obligatoire et nécessaire

« Le diagnostic électrique obligatoire est un outil très important pour sensibiliser propriétaires et locataires aux risques électriques, explique Stéphane Pavlovic, directeur de la Confédération générale du logement et membre du Gresel. En effet, il incite les bailleurs à déclencher rapidement les travaux nécessaires à la mise en sécurité des logements, tout en permettant de valoriser le bien. Nous souhaitons maintenant aller plus loin : la prochaine étape est de systématiser le diagnostic pour les parties communes des immeubles, parents pauvres des travaux de modernisation et de sécurisation. On l’a vu pour le plomb dans les canalisations, mais c’est aussi vrai pour les installations électriques dangereuses et pour les circuits de mise à la terre déficients. »

Six points clés pour mettre les installations électriques en sécurité

Pour rappeler les six points de sécurité d’une installation électrique et bien informer les bailleurs et locataires sur le diagnostic électrique obligatoire, une brochure collective a été réalisée par le Gresel, les associations de consommateurs et les acteurs de la filière électrique.

Pour accéder à la brochure, cliquez ici.

A propos du Gresel
Le Gresel (Groupe de réflexion sur la sécurité électrique dans le logement) a été fondé en 2003 afin d’étudier les problèmes posés par la sécurité des installations électriques domestiques en France. Il regroupe des organisations représentatives de consommateurs, des organisations professionnelles de la filière électricité ainsi que des organismes agissant en faveur de la sécurité électrique. C’est un espace d’information, de concertation et de proposition. Les actions entreprises sont décidées entre les participants, sur une base consensuelle.