L’AIMCC (Association française des industries des produits de construction), la Capeb et la FNBM (Fédération du négoce de bois et des matériaux de construction) n’en reviennent pas. Le Gouvernement semble bien décidé à créer une nouvelle REP (Responsabilité élargie des producteurs) sur les déchets du bâtiment. Il fonde sa conviction sur les bases du rapport Vernier. Pour autant, ils en sont certains, aucun acteur du secteur de la construction n’a été auditionné dans la perspective de ce rapport. Qui plus est, ce rapport, selon eux, « aborde très superficiellement les enjeux des déchets du secteur, il assène de manière déconnectée des réalités du terrain, le prétendu échec des initiatives en cours et conclut sans aucune justification chiffrée à la nécessité de créer une nouvelle REP sur les déchets du bâtiment ».

En conséquence, ils demandent instamment au Gouvernement d’ouvrir un dialogue constructif avec les différents acteurs concernés afin d’identifier sans idée préconçue les actions à mener pour aider les différentes filières à assumer pleinement leur responsabilité en développant volontairement des filières opérationnelles de recyclage de leurs produits et matériaux.

Ce faisant, ils rappellent :
– que depuis de nombreuses années, les filières s’organisent et s’engagent afin de proposer des solutions de valorisation des déchets et réutilisation des produits issus des chantiers de construction, de rénovation et de démolition ;
– qu’il est réducteur de n’aborder la problématique des déchets du bâtiment que sous l’angle des déchets diffus des artisans, en oubliant que l’essentiel des volumes des déchets du bâtiment provient directement de bennes sur chantier ou de déchèterie, ou directement des opérations de démolition. Le véritable enjeu est de détourner ces flux en mélange de l’enfouissement pour qu’ils soient collectés séparément pour être recyclés de manière optimale ;
– que les filières REP en place ont souvent montré leurs limites, avec pour certaines filières l’inadéquation des débouchés industriels comme pour le bois, ainsi que des coûts de gestion irréguliers qui sont dans tous les cas bien supérieurs à ce que font déjà eux-mêmes les industriels qui ont lancé des filières de recyclage.